Joséphine Bacon et Devery Jacobs . Photo : MK2 Mile-End
BOOTLEGGER . Caroline Monnet
Anichinabée, elle a du talent et l'audace que lui permet un 1er film. On est parfois en présence de tableaux, presqu'abstraits, offerts par la vaste nature du Nord-du-Québec. Une incursion dans l'univers des Algonquins, leur histoire, leur quotidien, leurs préoccupations.
Le film a été tourné en partie en ojibwé avec des acteurs professionnels, dont : Devery Jacobs, Joséphine Bacon, Samian, Jacques Newashish, et des amateurs autochtones. L'intruse, qui vient semer la pagaille, est Pascale Bussières.
On oscille entre des plans visuels qui nous transportent dans un flou artistique et des plans frontaux, presque journalistiques, mais qui appuient parfaitement le ton dénonciateur du film.
Milena Smit et Penélope Cruz . Photo : IMDb
Je suis de la génération Almodóvar; on ne peut pas en douter à voir les têtes blanches dans la file d'attente. Je suis arrivée assez tôt pour avoir « ma place », assez à l'avant et bien au centre.
C'est agréable de voir un film à l'Impérial, une des belles salles réparties aux 4 coins de la ville, comme le Corona, le Rialto et l'Outremont.
2 histoires parallèles où il est encore question d'ADN et de recherche pour une réconciliation avec le passé. C'était la guerre en Espagne, des ancêtres enterré.es, sans laisser de traces…
On retrouve Rossy Di Palma, dont Almodóvar ne peut se passer, toujours aussi fascinante et juste.
C'est intéressant comme tous les films de ce maître espagnol, mais ce n'est pas Douleur et gloire, son film autobiographie et d'une grande force d'évocation.
Ce film, dont les images parlent souvent d'elles-mêmes, nous prouvent que le cinéma évolue vers une nouvelle écriture, plus dynamique et actuelle. Peu de mots inutiles, mais des images fortes et évocatrices. Une belle recherche visuelle qui nous plonge dans le drame, appuyé par une trame sonore tout aussi suggestive. La part de fiction permet d'édulcorer une situation qui aurait pu être évitée mais qui donne tout son sens à l'issue du film.
On s'attache à Jorge Antonio Guerrero (Roma) et on le suit dans sa quête d'amour et de liberté. Hélène Florent (qui est partout en ce moment) et Claude Legault sont aussi de la distribution, en plus des acteurs hispanophones. On les remercie pour enrichir notre culture et de représenter les travailleurs saisonniers qui nous permettent de manger de la laitue fraîche.
Photos : Netflix
LE POUVOIR DU CHIEN . Jane Campion
Elle n'a plus besoin de présentation, la 1ère à avoir reçu la Palme d'or au festival de Cannes pour son film La Leçon de piano, en 1993.
Une adaptation du roman de Thomas Savage. Comment décrire ce film de facture un peu traditionnelle, dont l'histoire, assez fascinante, est totalement d'actualité. Une histoire de vengeance habile.
Le jeu de Benedict Cumberbatch, tout en subtilité, donne le ton, tout comme celui du jeune Kodi Smit-McPhee*, par qui se dénoue le drame, d'une façon totalement inattendue.
* Il a vraiment un petit quelque chose de Théodore Pellerin, même physique, en plus androgyne.
LA MAIN DE DIEU . Paolo Sorrentino
On attend beaucoup suite à La grande bellezza, qui a obtenu l'Oscar du meilleur film étranger en 2014.
On se bidonne vraiment une bonne partie du film, assistant à des situations cocasses qui mettent en scène une famille de Napoli. Vraiment très drôle ! Les parties de soccer impliquant Diego Maradona* sont au centre de leur vie, de là le titre du film.
Et, un revirement nous entraîne dans une lenteur plus dramatique qui enlève tout le piquant à l'histoire.
À remarquer toutefois la performance du jeune acteur Filippo Scotti.
* La « Main de Dieu » fait référence à l'expression utilisée par Diego Maradona pour qualifier son but marqué volontairement avec la main, contre l'Angleterre (score final 2-1 pour l'Argentine) lors du quart de finale de la Coupe du monde 1986. Un geste illicite que le corps arbitral, estimant que Maradona avait marqué de la tête, n'avait pas vu.
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