lundi 23 janvier 2012

Inde... qu'on aime ou pas !


Jour 1 . Départ
Le taxi vient me prendre à 4 heures du matin vers l’aéroport. Comme d'habitude, mon petit sac en toile orangé qui me suit en cabine.
Royal Air Maroc / Marrakech – Casablanca
Qatar Airways / Casablanca – Tunis (arrêt technique) – Doha – Delhi

Jour 2 . Delhi
Aéroport assez pratique, on y trouve ce dont on a besoin… de l’argent : guichet ATM (Automatic Teller Machine). 1€ : 64 roupies : 11 dirhams : 1,30C$.
Je peux maintenant prendre un taxi. 500 roupies pour Panhar Gang, le quartier où je loge. Trop cher ! Je demande où est la navette qui se rend au centre ? « Y’en a pas ! » Réponse qu’on donne fréquemment pour décourager les clients. Ça me coûte 75 rps pour me rendre à la gare de train. Un ange m'y attendait... Franz, un jeune allemand, étudiant en psychologie, cherchait aussi l'International Tourism Bureau. J'ai donc mes 2 prochains déplacements en train. Il faut s’y prendre à l’avance.
Malgré le fouilli à certains endroits, c'est assez « cool », les gens, la ville, l'organisation...


Le démarrage est excellent, les gens gentils et sans agressivité, même s'ils essaient parfois d'arnaquer, quand même pas trop d’insistance...
Je suis propre, j'ai mangé un « dhal », miam ! Je continue ma petite promenade dans le quartier. J'irai au lit assez tôt et je flânerai demain.

Entrée de la station de métro RK Ashram Marg

Jour 3
Delhi est une ville assez verte.
1ère exploration : le métro et ses wagons Bombardier, moderne et assez efficace, même si très différent de ce que je connais, évidemment ! On achète un jeton, 10 rps, qui donne accès à l’entrée et à la sortie du métro. Il y a la file des hommes, 90 % des usagers, et celle des femmes. Je suis allée à la fin de la "queue", exclusivement masculine. L'un d'eux m'a tout de suite indiquée la file des femmes, inexistante. Je suis donc passée tout de go. On fouille nos sacs, sécurité oblige.
Je suis montée 1 fois dans un wagon de femmes, le dernier de la rame, presque vide, un homme accompagnait sa copine.
Une fois dehors, des avenues larges et propres, bordées de parcs et de jardins, des gens qui marchent tranquilles. Surprise !... c'est moi qu'on prend en photo, rigolo quand même !

La porte de l'Inde sur Raj Path.
Le quartier du Parlement est dans mon dos.

Les édifices sont imposants. Je suis allée à la Galerie Nationale d'Art Moderne, pas mal du tout... bel aménagement, belles œuvres. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire un peu de magasinage. J'ai finalement acheté un châle de laine, comme tout le monde. Les hommes comme les femmes s'en enveloppent, changements de température obligent. C’est assez frais le matin.
Je pars demain matin vers le Taj Mahal, juste au moment où tout le monde commencera à fêter. 5h30 de décalage avec le Maroc et 10h30 avec le Québec.

Jour 4 . Agra
Je continue de vivre de nouvelles expériences. Après le métro, le rickshaw, petit carrosse sur 3 roues et maintenant celui à vélo. C’est sympa, mais le pédaleur doit parfois marcher à côté pour monter les pentes.

 
Le Palais des larmes

Ce n’est pas calme partout. Le Taj Mahal est une perle de monument, du marbre sculpté et ciselé, construit par Shah Jahan en mémoire de sa feue bien-aimée Moumtaz, qui signifie excellent en arabe. Je me demande tout de même si ce magnifique mausolée est le fruit de l’amour ou de la mégalomanie ?
L’endroit attire beaucoup de monde, effarant ! Comme c’est dimanche, ce sont majoritairement des Indiens en famille. La ville offre peu d’intérêt, sinon le Fort Rouge, gigantesque aussi.

 Le Fort Rouge où est mort Shah Jahan,
emprisonné par son fils.

Les vaches sont plus présentes ici, le long des routes, cornues, brunes, noires... elles traversent où elles veulent, quand elles veulent.
Je serai sur la route du Rajasthan demain et j’irai me poser 2 jours au petit ranch du Québécois qui vit à Pushkar. On dit que c’est une ville très touristique aussi, organisée autour d’un lac sacré, où il y a des pèlerinages.
Bon, safi ! Je retourne à l'hôtel, tranquille, sur le toit au soleil. Je mangerai et dormirai tôt, mon train part à 6h20.

De la terrasse du Peacock Restaurant
de l'hôtel Pearl Palace

Jour 5 . Jaipur / capitale du Rajasthan
La journée a commencé par une autre aventure. Le gardien de nuit de l'hôtel ne m'a pas réveillée et j'ai manqué mon train. J’ai donc pris l’autobus, pas plus mal d'ailleurs.
Tout comme le métro, l'achalandage des trains est majoritairement masculin, mais pas du tout agressant, comme on le prétend souvent. Ils sont curieux et regardent beaucoup, sans plus...

On exerce son métier où on peut...

L'intérêt de voyager en bus est qu'on traverse plusieurs petites villes et l’on voit un peu mieux ce qu’il s’y passe. Alors là, je peux dire que je suis en Inde ; pas de goudron partout, donc du sable en masse, beaucoup d'animaux, des magots sur les toits, des meutes de chiens, des dromadaires qui travaillent au champ et non en tourisme comme au Maroc... des chèvres et des vaches, les blanches cornes en l'air sont apparues. J'ai d'ailleurs des choses à régler avec elles. La vache est l'animal qui me fait peur. Je sais... je sais...


La communication n'est pas toujours simple, car ils ne parlent pas tous l'anglais et certains ont un accent incroyable, comme les Indiens de Montréal d'ailleurs. S'ils parlent trop vite, je ne comprends rien.
Je vais donc découvrir Jaipur demain, car je suis arrivée un peu tard et après la douche, un dessin et un repas, le soleil s'est couché, la température est tombée et je ne sors pas le soir. Je vais aller au Palais des Vents demain.
J'aime l'atmosphère qui se dégage de ce pays, d'où se sont sûrement inspirés tous les endroits « cool » de la planète, c'est évident !

Le rickshaw a aussi un compteur.

Jour 6
En effet, c'est très exotique. Je suis partie à pied, mais je me suis très vite décidée à prendre un rickshaw, le trafic est fou. Je ne suis plus l'intrépide qui traverse les rues n'importe où... c'est impossible ici. Je manque vraiment de pratique indienne.
L’architecture du Palais des Vents est assez particulière et comme l’indique son nom, il servait à faciliter la circulation de l’air.

Palais des Vents / Hawa Mahal

Les Indiens visitent beaucoup leurs lieux culturels, avec audio-guides, svp ! Leur raffinement et leur savoir-vivre viennent sûrement de là. Un de mes étudiants, Mehdi, dit que le Maroc ne peut pas évoluer car les gens ne s’intéressent pas à l’art et à la culture. Il a sûrement raison puisque le contraire fait de l’Inde un des pays émergents.
Je continue demain vers Pushkar. On dit que je n'aimerai pas à cause du tourisme et des vendeurs de drogue... J'ai surtout envie de prendre une pause et comme Jean-Marc vit sur un petit ranch avec sa famille, je serai bien tranquille.
La température est bonne le jour, agréable pour se balader, mais assez froide la nuit. Jusqu'à maintenant les chambres sont confortables et avec de bonnes couvertures.

 Jean-Marc Dansereau, Indo-québécois

Jour 7 . Pushkar
J’ai rencontré une jeune Anglaise à la sortie du bus. Elle est venue 2 semaines à Delhi pour suivre un cours d’astrologie, dont les Indiens sont spécialistes (astrologie védique ou hindoue), dont l’origine serait divine et révélée à l'homme.
Jean-Marc, le « cowboy québécois », devenant plutôt un vieux sage... a réussi, malgré les constructions environnantes, à conserver l'atmosphère du « ranch », beaucoup d'animaux, de végétation et du calme. Ils sont aussi végétariens. C'est d'ailleurs ce qui l'a amené en Inde.

 L'épouse de Jean-Marc, dont j'oublie le nom.
 Salle commune à ciel ouvert du Shannu's Ranch Inn

Jour 8
Pushkar est la ville hippie par excellence. Je mange strictement végétarien, comme la majorité des Indiens et je me régale. Évidemment, il y a beaucoup de restos offrant de la cuisine du monde, tourisme oblige et c’est assez achalandé actuellement.
Je suis en train de prendre le rythme indien. Je sauterai donc des étapes en passant plus de temps aux endroits qui me plaisent, dont ici... disons 1 jour de plus. Ce pays est fascinant et demande du temps.
Je pars explorer les alentours du lac, qu'on dit sacré.

Les ghats autour du lac

Jour 9
J'ai rarement vu une ville aussi touristique... des rues bondées de boutiques, de restos, d'hôtels, de babas cool, de vaches ne sachant plus où errer. Je ne me dirais pas dépaysée car beaucoup de gens ou de choses ressemblent à ce que je connais déjà, soit de l'Amérique du Sud ou des boutiques à Montréal, qui vendent les fringues de l'Inde, du Népal ou d'ailleurs, exactement la même chose. C'est de cette façon que Jean-Marc est venu s'installer. Il a fait le commerce des vêtements. C'est peut-être par lui qu'on a acheté nos premiers objets et vêtements indiens.
J’ai revu la jeune Anglaise, on a pris un autre Massala Tea, thé épicé, délicieux ! Son sac est encore plus petit que le mien. Elle aime bien Pushkar, elle va y rester un peu… pas moi !


La température est bonne, autour de 20 degrés. Je vais un peu plus vers le sud demain. Je suis grippée, on m'a éternué dans le visage dès l’arrivée... Ouf !
Journée tranquille à soigner un peu cette grippe. J'ai trouvé un médicament ayurvédique, un baume qui dégage les voies respiratoires. Je suis donc restée à lire et dessiner un peu les animaux : chevaux, vaches, chiens, oiseaux, écureuils et même des singes qui essaient de s'infiltrer sous l'oeil aguerri de Handsome, le berger allemand mâle.
C’est drôle, un Marocain vivant à Londres est là avec sa copine et son fils. Un autre couple est venu faire de l’équitation, le gars est Franco-Marocain…
Aujourd'hui repos...

Jour 10
Il y a branle-bas ici. On prépare la fête du Nouvel An. Je me sauve, je n'ai pas du tout envie d'un party. Il faut le dire, Jean-Marc est du genre bon vivant. Un gars très sympathique, chaleureux et assez rigolo.
Je prends le bus vers Ajmer et ensuite le train vers Udaipur. J'arriverai vers 10h ce soir, pas de fête en vue pour moi.

 Mon petit sac orangé, agencé aux couleurs de l'Inde.


Jour 11 . Udaipur
J'ai vécu une véritable expérience encore en prenant le train. Je n'arrivais pas à trouver le numéro de wagon et de siège sur mon e-ticket. Je suis donc montée dans le wagon qui s'est arrêté devant moi et... quelle horreur ! bousculade, congestion… C'était le wagon sans réservation où tout le monde se précipite pour essayer de prendre les sièges qui se libèrent. J'ai réussi à me faufiler entre 2 banquettes et m'écraser sur mon sac, à la surprise des personnes assises, femmes et enfants. 2 filles très sympas m'ont aidée à déchiffrer mon billet. Je devais ressortir et changer de wagon, pas d'accès par l'intérieur, donc attendre un arrêt assez long pour me permettre de trouver mon siège. J'ai pu observer les gens de classe moins aisée, intéressant ! C'est moi qu'on regardait encore une fois.
J'ai vu des Gitans. Je les trouve très beaux, cheveux noirs très lisses, les yeux en amande, la peau cuivrée. J’aurais dû rester dans ce wagon. Dans le mien, classe moyenne élevée, bien calée dans son siège, qui ne parle à personne, sauf les enfants qui batifolent...

Un sâdhu près du Jagdish Temple

J'essaie de comprendre d'où viennent les Indiens. Il va de soi que l’Inde est une plaque tournante, un carrefour où se sont rencontrés Africains et Asiatiques. Il reste que le métissage a été très important et il est difficile de trouver un seul type physique. Une chose est certaine, les Amérindiens ont bel et bien des origines asiatiques, par le nord-est.

Vue de la terrasse de l'hôtel Udai Niwas
 

Une nouvelle année où je réussi à prendre le temps... Je n'ai pas participé non plus à la fête de l'hôtel, pas du tout dans le « beat ». La terrasse donne une belle vue sur la ville, le lac, les temples. Je serai ici 2 jours, petite pause.
Je continue mon périple, assez varié d'un endroit à l'autre. Udaipur est, jusqu'à maintenant, la ville la plus intéressante, de beaux temples, le City Palace d'une envergure incroyable ! du marbre, du marbre, encore du marbre...
Je vais me balader demain autour des ghats : accès en escaliers vers le lac. Je bois du gingembre-citron-miel bien chaud en quantité et je me sens de mieux en mieux.
 Une des salles du City Palace

Jour 12
Les Indiens sont accueillants, sans débordement toutefois, ce qui est plutôt appréciable. Il y a beaucoup de ressemblance avec l'Egypte, l'ouverture des gens, des types physiques, une atmosphère...
Je continue d'explorer ce sous-continent, d'une grande variété culturelle. Je commence tout juste à apprécier, après plus d'une semaine... et à comprendre un peu.

La pachmina vient de la chèvre.
3 qualités : le cou, le ventre et le dos

Je n'ai pas encore vu de chat... ni de poubelle d'ailleurs; comme si ça allait ensemble... C'est plutôt un pays de chiens et de vaches, de vaches et encore de vaches et des singes... des chèvres, des sangliers, quoi encore ? des écureuils... des dromadaires, pas vu d'éléphants... ni de paons.
Les animaux vivent en liberté et se nourrissent de ce que leur donnent les humains, de ce qui traîne dans la rue... et comme beaucoup de gens sont végétariens... Les chats sont carnivores mais pas charognards. C'est en Égypte qu'il est vénéré, ici on ne l'aime pas.

 Vikram créant ses petits Ganesh,
dieu à tête d'éléphant

Sur les ghats, un jeune artisan travaillait ce qu’il a appelé le marbre vert. De toutes petites pièces ont attiré mon attention. Il m’a expliqué que c’était Ganesh, le dieu du succès et de la sagesse. Jolie stylisation du dieu à tête d’éléphant, sous une forme d’expression artistique très personnelle. J’en ai demandé une dizaine et je me suis promenée le temps qu’il les réalise. On dit que Ganesh est aussi le dieu des nouveaux commencements, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, le patron des écoles et des travailleurs du savoir. C’est le dieu qui lève les obstacles des illusions et de l'ignorance.
On comprend mieux, en étant ici, d'où vient la mode des cheveux rouges, très populaire dans les années '80 et à Paris actuellement. On teint au henné les cheveux blancs et on le sait, ça devient carotte.
Je continue ma route demain vers le désert du Thar... comme une bonne nomade.

Un arrêt parmi tant d'autres

Jour 13 . Départ pour Jodhpur
On a mis en tas les déchets de la veille. De petits feux brûlent le long de la rue en attendant le lever du soleil et des premiers clients. On balaie le pas de la porte, maison ou commerce, et l’on arrose pour éviter que la poussière se soulève. On nettoie chez-soi, pas toute la ville...
La route à la sortie de Udaipur est bordée de carrières de marbre sur des kilomètres. Ce pays n'est ni pauvre, ni sale, il y a juste trop de monde.
Encore une nouvelle expérience avec les transports, qui sont vraiment très bien organisés, un « sleeper bus ». Des couchettes sont aménagées au-dessus des sièges... du jamais vu pour moi. Comme dans plusieurs pays, les bus prennent des passagers sur la route. Une famille de Gitans est montée. Oh ! la ! la ! Y'en avait partout ! Enfants et femmes ont grimpé sur les couchettes vides, d'autres se sont allongés dans l'allée, sur leurs sacs, d'autres appuyés aux sièges... Sûrement plus d'une famille. Les Indiens voyagent beaucoup, encore un plus pour eux.
La musique change, se rythme aux pas des dromadaires et du désert. Une grande mixité, peaux, couleurs, sons, odeurs se mélangent pour nous transporter hors du temps.
L'Inde est un pays routard par excellence.

Sardar Market et le Fort Mehrangarh en arrière-plan

 
Je n'ai pas eu le choix de passer par-dessus
ma phobie des vaches.

Jour 14 . Jodhpur
Je me reconnais encore plus ici, les couleurs, la musique, les traits des gens, parfois très asiatiques. Je dirai dorénavant que je suis Amér-Indienne...

L'entrée du Fort
 

J'ai visité le fort Mehrangarh, impressionnant ! Édifié par le Roa Jodha en 1459, sur 1,5 km. Cela donne une très bonne idée de la vie des Mahârâjas de l'époque.
Et si les Gitans avaient quitté le Rajasthan à cause des Mahârâjas ? Des gens libres ne peuvent pas vivre sous un empire aussi faste, entourés de forteresses et de palais débordants de marbre. Ce sont des gens issus de la nature, simples, sans besoin de propriété.
Je suis allée acheter un sirop, toujours ayurvédique, pour ma bronchite. Le gars m’a tout de suite demandé si j’étais allergique, oui ! à la poussière, à la fumée… à beaucoup de choses ici, en fait. Il a dit que je devais porter un masque !... 
 
Les enfants avec qui j'ai partagé le compartiment
du train vers Bikaner.
Jour 15
Bikaner . Désert du Thar
Il n'y avait plus de billet en 1ère et 2e classe, j'ai pris ce qu'il y avait... Wagon « sleeper » partagé avec une famille indienne, la mère, ses 3 enfants et une nièce, bien sympas. J'ai fait un peu de photos et de la vidéo, qui les a beaucoup amusés.
Un travesti est passé, la main tendue, les billets entre les doigts, jetant des regards agressifs pour nous solliciter. J'ai demandé à une des petites pourquoi on était obligé de lui donner de l'argent ?
« C'était un homme, tu sais. » « Oui et ? » « C'est maintenant une femme. » « Et ? » Haussement d'épaules, sa mère a donné sans conviction. J'ai refusé en échange d'une œillade menaçante... « J'en ai vu d'autres, ma chérie ! »

Le désert du Thar est une région aride, mais pas aussi sablonneuse que le Sahara. Le sable côtoie la végétation, pas de palmiers, mais des arbres noueux qui ressemblent étrangement à l'arganier... et bien d'autres feuillus et bosquets.
Je ne traînerai pas ici, aucun intérêt. Je continue demain vers le Shekhawati et les anciennes havelis, ces demeures de riches commerçants couvertes de fresques du sol au grenier.
Je logerai à Nawalgarh à l'Ecolodge Apani Dhani, tourisme écologique : produits bio, énergie solaire et tutti quanti, construit par Ramesh, le propriétaire.


Jour 16 . Journée de bus vers le Shekhawati
Encore tout un périple dans les « local bus ». Être la seule peau blanche chez les Indiens n'est pas toujours ce qu'il a de plus agréable. Il faut être un peu exhibitionniste ou aimer jouer la vedette, car on est constamment au devant de la scène, comme le dit si bien Antonin Potoski dans « Cités en abîme », que je lis actuellement. L'avantage, puisqu'il y en a toujours, c'est qu'ils sont prêts à nous aider. C'est un peuple très gentil, poli et pacifiste, aucune agressivité.
Je suis donc arrivée en fin de journée à l'Ecolodge Apani Dhani. C'est l'endroit le plus confortable où j’ai logé jusqu'à maintenant. C'est toutefois un peu monacal, la famille habite sur place et le proprio, aussi érudit soit-il, est plutôt strict. Il n'a pas l'air non plus de beaucoup apprécier mon style routarde.

 Nawalgargh, ville musée

Jour 17 . Nawalgarh
On est chez les Mahârâjas et même s'ils n'y sont plus, les hommes moustachus et enturbannés persistent, enveloppés d'écharpes pour se protéger du froid matinal, tout comme les femmes drapées de couleurs chatoyantes et parées de bijoux. Les palais sont grandioses et les forts, plutôt des forteresses.
Nawalgarh est une ville musée. Les havelis, anciennes demeures de riches trafiquants enrichis par l'opium, oups ! En fait, nous sommes sur la route des caravanes qui transportaient les épices, les étoffes, l'indigo et l'opium. Aujourd'hui, on dirait narco-trafiquants...
Donc, ces immenses demeures sont couvertes de fresques peintes du sol au grenier. C'est pour en visiter quelques-unes que j'ai fait ce grand détour. Les murs peints racontent la vie de l’haveli.

Petit déjeuner au Peacock Restaurant

Jour 18 . Jaipur
Il fait froid, le ciel est couvert et c’est venteux.
C’est par la route des caravanes que le Rajasthan est devenu cet important carrefour. C'est un peu les Arabes du Maroc, les Gypsies de l'Egypte et les Népalais de l'Himalaya, en plus de tous les autres qui sont passés par là...
Malgré toute la pauvreté, on ne sent que le pacifisme, l'acceptation de toute chose. On a beaucoup à apprendre de l'Orient...
Petit repos avant de reprendre la route vers Varanasi. 

 Pièce commune de l'hôtel,
où se trouvent les postes internet.
Jour 19
Une journée de pause bien méritée. Il n'y a pas de billet pour Varanasi aujourd'hui, je pars demain pour environ 18 heures sur les rails. J'irai faire quelques emplettes, dont de la crème pour mon corps asséché.
La chambre que j'occupe est du côté de la gare, non pas qu'elle soit très près, mais j'ai entendu le sifflement des trains une bonne partie de la nuit. Le train est le moyen de transport le plus utilisé en Inde pour les longs trajets, ils sont toujours pleins. Toutefois en ville, ce sont les rickshaws qu'on utilise le plus, appelés couramment « tuk-tuk » (dans toutes les langues), non pas pour imiter le klaxon mais le son du moteur.


Jour 20 . Départ pour Varanasi
Cette dernière semaine sera peut-être la plus importante du voyage, car le Rajasthan ne m'a pas surprise autant que je l'espérais. Je venais fouler la terre des Gitans, on est plutôt sur le territoire des Mahârâjas, un lieu de pouvoir et de combats. L'infrastructure touristique y est bien implantée, donc facile à visiter. Disons, que c'est une bonne manière de s'initier à l'Inde, mais ce n'est pas ce que je suis venue chercher. Je veux connaître les Indiens et leur culture.


Jour 21 . Varanasi
Le train avait beaucoup de retard. Nous avons passé environ 20 heures sur les rails, nous arrêtant à tous les "bleds".
Les hommes montrent leurs fesses, accroupis le long de la voie ferrée, ayant à la main leur petit broc d'eau, qui n'est pas courante en Inde ; la préserver est donc une priorité. Les femmes elles, attendent que le train passe, malgré la longueur de leurs jupes.
Les policiers étaient dans le wagon ce matin, à interroger une Australienne. On lui a volée argent et iPod. Étrangement, le sac où elle gardait passeport et argent était sous sa tête. Elle l'a retrouvé sous son lit !... Je dormais en haut, au-dessus de son copain. On ne s'est rendu compte de rien.
J'ai acheté mes billets pour Khajuraho et Delhi dès l'arrivée à la gare. Je voyagerai encore de nuit. On dort bien, oreillers, draps et couverture fournis. Je dors bagages à ma tête, passeport et argent sous mes vêtements, mais habiles comme ils sont, on ne sait jamais.


Je loge en retrait de l'activité de la ville, qui est d'une folie incroyable... Piétons, vélos, rickshaws, motos, vaches, chiens et même des sangliers, tous se mélangent dans une anarchie euphorisante. Rien à voir avec le Rajasthan, qui est plus organisé et plus riche. Ici, peu de temples et surtout pas de palais... des gens et la vie. C'est beaucoup plus sale aussi, évidemment !
Arrivée sur les ghats, qui mènent au Gange, c'est encore autre chose, une activité qui se veut sanctifiée, mais oh ! combien humaine. Un peu difficile à décrire tellement le spectacle est parfois surprenant. J'y retournerai demain un peu plus fraîche.
J'ai demandé une information à un jeune Indien, qui m'a accompagnée ou j'allais. Goshep, étudiant en photographie à Delhi, a terminé en m'offrant un petit chapelet qu'on trouve sur les ghats. Ils sont parfois d'une grande gentillesse et courtoisie.
J'ai finalement vu un chat...


Jour 22
Varanasi, c'est la folie de Marrakech au centuple. Un « big bazar » à ciel ouvert. Chaque ghat a sa vocation. Tantôt une crémation, une purification, un mendiant, un massage, une méditation, un sâdhu, un vendeur ambulant, de tour en bateau, de jus ou de sucrerie. Il y en a pour tous les goûts. Il y a même la balle de baseball des ados, le fil d'un cerf-volant qui s'accroche aux pieds et qu'on traîne jusqu'au bazar, qui s'accroche encore ailleurs pour nous faire trébucher... Vraiment ! de tout pour tous !
Euphorisant au début et épuisant à la longue. Le bruit incessant, la pollution, la multitude de gens partout, la sollicitation parfois insistante.
On me demande si je suis Népalaise. Je réponds encore que je suis Amér-Indienne et j'explique, bien sûr !
Tout le monde tousse et plusieurs portent des masques. Je devrais... Difficile de savoir si les filles dont on ne voit que les yeux sont voilées ou si elles protègent leur visage de la pollution. La circulation est dense, des tuk-tuk plus qu'autre chose, donc très pollué.


En arrivant sur le Manikarnika Ghat, j'ai compris d'où vient l'odeur qui flotte dans l'air le long du Gange... de la soie brûlée ? non !… c’est la crémation. Il y a quelque chose de très étrange là-bas. Ces énormes bûchers en attente d'un corps... les gens assis en face, les hommes qui débitent les troncs d'arbres, la fumée trop dense. J'ai croisé le cortège, un homme enroulé dans son sari blanc, sobriété et recueillement...
Il y a tellement de choses intrigantes sur les ghats. Un sâdhu, ou en devenir, était assis entouré de ses « disciples ». Certains balayaient autour de lui et d'autres s'affairaient à aller recueillir du bois pour alimenter le feu. Un seul œil était visible, un tissu pendouillait sur l'autre moitié du visage, donnant l'impression d'une trompe d'éléphant. La réincarnation de Ganesh ?… avec une voix aussi tonitruante pour interpeller ses « disciples », cela m’étonnerait qu’il ait atteint la sagesse…


Jour 23
Une autre aventure indienne. Je suis allée acheter de la soie. Il y a un quartier musulman où l’on nettoie, teint, tisse et où l’on vend aussi la soie. C’est ce que je ramène en cadeau à mes filleules.
Une fois de retour à l'hôtel, je sors les pièces pour les ranger dans le sac, celui qui était plié dans le fond de mon bagage au départ, il commence à peser lourd... Surprise ! les franges d’une des écharpes en soie fine n'ont plus la même couleur… et c'est du polyester ! Je regarde rapidement le reste, qui me semble correct et je repars chez le marchand.
Pendant que le patron taillait une pièce de soie, pour une petite robe que je ferai confectionner à Marrakech, son assistant emballait mes écharpes et il en a remplacé une...
Un couple était en train de négocier du brocard, j'admets que c'est très beau et assez cher aussi. Je manifeste ma colère discrètement. Le patron me prend à part, me raconte toute une histoire et remplace rapidement l'écharpe par une de meilleure qualité. Malgré la négociation, il a réussi à me faire payer beaucoup plus cher que ce que ça valait…
J'ai essayé d'y retourner ce matin, aucun rickshaw ne connaissait l'endroit. J'ai changé 3 fois de chauffeur. On a demandé à des gens le long du parcours, tous disaient savoir ou c'était, impossible de retrouver la rue qui longe le secteur. Il va de soi que je n'ai aucune adresse, carte de visite ou quoi que ce soit pour donner des indications précises. Je savais m'y retrouver une fois sur place... Belle arnaque ! Manque de discernement de ma part.
Les Indiens à qui j'ai raconté cette histoire m'ont répondu : "Premièrement fois en Inde ?"


Ici, on ne conduit pas à gauche, mais au centre, tout le monde au centre, il faut imaginer ce que ça donne ? La plupart des chauffeurs de rickshaw mâchent la fève de Bétel pour avoir de l'énergie. Ils ont tous la bouche orangée. C'est très toxique, tout comme la feuille de coca, ça brûle les gencives et la racine des dents.
Je préfère le rickshaw à pédales, qui peut se faufiler dans les petites rues où il n'y a pas beaucoup de circulation motorisée ; ce qui n'empêche pas les vaches d'y être. Un vendredi dans le quartier musulman, des vaches qui ont l'air de se rendre à la prière… et qui sont plutôt de gros boeufs noirs et cornus. Bouh !
C'est insalubre au maximum. La merde dans laquelle on marche, sous les roues des véhicules, qu’on traîne partout... Je ne suis pas en accord, même si c'est récupéré pour la combustion. Il faudrait ramasser sur le moment. C'est comme pour les poubelles qui sont inexistantes. On ne brûle les déchets qu'au petit matin. Certains endroits sont des dépotoirs à ciel ouvert. C'est ce qu'il y a de pire, l'insalubrité des lieux.


Jour 24
Mon entêtement m'a fait essayer de retrouver l'endroit encore une fois. C'est mon orgueil qui est hautement blessé. Je leur demande d'écouter clairement mon explication qui permet de trouver l'endroit, la réponse est toujours la même : « Je sais où c'est, je sais... » et ils ne savent jamais... Ils s'arrêtent à mi-chemin pour demander la route, dé-cou-ra-geant ! Nous sommes donc allés jusque dans la-dite zone, mais jamais près du mur qui longe le secteur, mon point de repère.
Je dois donc accepter la situation, la leçon que m'offre ce pays. Selon les Indiens, ne faire confiance à personne, comme au Maroc, même pas entre eux. La prolifération des bandits est un produit du tourisme.
Une jeune fille travaille à la réception de l'hôtel. Elle est très sérieuse, comme la plupart de celles avec qui j'ai communiqué jusqu'à maintenant. Son anglais est très clair et elle l'est tout autant dans sa communication, en plus d'être très à l'écoute des besoins. C'est du professionnalisme ça !


Il y a encore peu de femmes au secteur public. Celles que j'ai vues étaient policières, à la sécurité dans des lieux culturels, responsable de boutique-cadeau ou la femme du proprio d'un hôtel, donc responsable d'une partie de l'accueil et des services. Toutes affichaient une attitude d'autorité plus que d'amabilité. Elles ne savent pas encore comment gérer le pouvoir autrement qu'en imitant l'attitude masculine.
Les mères, oh ! la ! la ! protectionnisme à outrance. Faire manger son fils de 10-12 ans, exagéré ! Une autre dont le bébé refusait d'autres bras que les siens... même ceux du père. Pour ce qui est des enfants, même problème d'hyperactivité que partout ailleurs. Est-ce que l'augmentation des stimuli amplifie le niveau de stress ?


Pas question de sortir aujourd'hui. J'attends le train... J'ai mangé sur le toit de l'hôtel à regarder les cerfs-volants, activité très populaire partout en Inde.
Alonzo, péruvien qui travaille dans la publicité, partait aussi à la gare pour prendre le train vers Khajuraho. On a partagé nos impressions et le même rickshaw. Le chauffeur était complètement soul.
Il se posait la même question que je me suis posée en arrivant au Maroc. Comment un peuple si religieux peut-il être à la fois si corrompu ? J’en avais conclu qu’ils ont besoin de la religion pour se laver de toutes ces fautes. C’est un peuple difficile à rencontrer par son attitude un peu agressante. On finit donc par se refermer. Du fait, on rencontre peu d’Indiens.
Varanasi ne ressemble à rien de ce que j'ai vu auparavant, je dois l'avouer, mais c'est tellement débordant qu'il est difficile d'apprécier. En fait, je ne recherche plus ce genre d'endroit, même s’il y a des palmiers à Varanasi.


Jour 25 . Khajuraho
Le train n'avait pas trop de retard cette fois-ci.
Beaucoup d’Asiatiques, Chinois, Vietnamiens et Japonais, jeunes, colorés et un peu nerveux. Plusieurs se teignent les cheveux en blond… Drôle de résultat sur des cheveux si noirs.
J'ai enfin vu un paon, la queue bien basse, malheureusement !
Rencontre d’un couple Suisse dans le train. La fille parlait espagnol, ce qui a attiré Fernando, un Argentin qui ne parlait à peu pas l’anglais. Il se retrouvait coincé dans le secteur, plus de siège dans le train vers Agra et Delhi. Il faut dire qu’on est en pleine nature, assez loin des centres urbains. Je l’ai aidé à trouver un moyen pour en ressortir.
La ville n'existe que par le site archéologique, qui lui, vaut bien le détour. Les stupas, temples de formes oblongues, sont beaux et bien conservés pour la plupart, à part quelques restaurations réalisées avec de mauvais matériaux.



Ces formes allongées qui tendent vers le ciel, en hommage au lingam, sont le symbole de la virilité, tout comme chez les peuples Maya et Inca. Quelques liens avec Tikal au Yucatan, qui reste encore le plus beau site archéologique que j'ai visité jusqu'à maintenant.
Les sculptures sur le pourtour des temples semblent évoquer le quotidien et les us et coutumes des habitants. On voit bien comment évoluent les choses : les hommes au travail ou au combat, éléphants et dromadaires servant de montures ; le défilé qui prépare à la fête, les éléphants sont plus nombreux, entrecroisant leurs trompes… les musiciens et les amuseurs sont conviés, tout comme les voyeurs parfois indiscrets et enfin, la fête où les corps s’entremêlent dans la jouissance. Ça semble un peu orgiaque quand même !


Il me semble évident que les scènes érotiques relèvent du Kama Sutra, pratique de l'époque pour atteindre l'accomplissement spirituel par l'extase. Que les participants en jouissent ne change rien au contenu. Les pratiques sexuelles d'usage intégraient l'homosexualité et la zoophilie, comme le montrent certaines des scènes coquines, que je garde pour moi. On a même l'impression que l'éléphant encourage le joyeux mélange de tous ces membres... Ganesh, dieu de la prospérité et de la sagesse, hum !

  Hommage à Ganesh

On est en pleine nature et l'aménagement permet des arrêts un peu partout, sur des bancs, sous les arbres. C'est encore dimanche, donc beaucoup d'Indiens avec les audio-guides.
Un groupe de voyageurs s’est affalé sur l’herbe sous le regard sidéré de jeunes Indiens, une attitude qui leur semblait très étrange.
Rencontre de Suzanne, Texane, chimiste retraitée. Elle s’est mariée 1 fois, pas d’enfant, très épanouie. Nous nous sommes croisées sur la rue, avons tout de suite sympathisé et mangé un morceau, 1 heure avant le départ. Nous voyageons de la même manière. Elle est peut-être même plus routarde que moi. Elle me conseille de revenir et d’aller vers des endroits moins touristiques, dont Darjeeling, le Ladak... Je verrai, je dois d’abord revenir de ce voyage...
Le train pour Delhi part vers 18h30. J'y passerai encore la nuit et rien, absolument rien de prévu pour demain, chambre d'hôtel et terrasse.

Le combat des rickshaws
 
Jour 26 . Delhi
J’ai passé la matinée à me reposer, dormir et réorganiser les bagages. Il fait froid, ciel couvert et très venteux. Il a plu durant la nuit.
L’hôtel où je loge est moyen, les chambres sont assez bien, mais le reste... la réception, la terrasse, les espaces communs, un manque d’entretien incroyable et toujours ce manque de poubelle. Je traîne un petit sac de plastique que je balance à la fin de la journée. Comment un endroit peut-il être propre sans poubelle ?
L'Inde fait partie du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, South Africa), les pays émergents. Pour ces pays, tout comme pour le Maroc, développement rime encore avec consommation, donc pollution. L'environnement n'a aucune importance pour eux, pas encore...
Et, comme au Maroc, le service hôtelier est improvisé. Ils ne sont pas formés et n’ont pas l’attitude appropriée pour répondre au public.
J’ai passé la soirée à regarder les Golden Globe Awards.
Départ à minuit pour l’aéroport, vol à 4h10 du matin.

Aéroport de Doha

Jour 27
Delhi – Doha – Tunis – Casablanca – Marrakech
À l’aéroport, un bel Indien, peau très noire sans les traits négroïdes, plutôt petit. Quelques ressemblances avec le peuple Malgache, qui est un parfait mélange asiatique et africain.
L’aéroport de Doha est tout neuf, moderne et se veut aussi une plaque tournante. Le centre-ville, qu’on voit de loin, est très futuriste. Les édifices qui pointent vers le ciel (…), sont tous de métal et de verre. L’un d’eux ressemble même à une torpille…
Les cartes d’embarquement de Qatar Airways sont de couleurs différentes pour faciliter l’orientation entre les différents terminaux.
Heureusement, j’avais mes bagages avec moi, car le vol Doha - Casablanca était en retard. J'étais la dernière à pouvoir prendre l’avion vers Marrakech. Ceux qui devaient récupérer leurs bagages ont dû attendre le vol de 23h. 
Namaste Abder ! Je vous verrai demain, besoin d’une douche, de vêtements chauds, d’une soupe aux légumes et de mon lit, pour plusieurs heures…

Jour 28 . Marrakech
L’Inde est un vieux mythe. Le tourisme a beaucoup dégénéré les choses, au point de se demander ce qui est authentique. On y va pour partager sur le plan spirituel. Les gens ont oublié l’enseignement ancestral, ils ont trop de besoins à combler pour s’attarder à l’esprit.
C'est surtout Varanasi qui m'a dérangée. Tous ces animaux, leur merde et les déchets qu'on traîne partout ne m'a pas inspirée du tout. Bouark ! Toutefois, j'ai plutôt apprécié le reste.
Peu de dessin, le pays ne s'y prête pas. Trop de gens s'approchent, par intérêt ou par curiosité. On me prenait sans cesse en photo, drôle au début, agaçant à la longue... Le carnet m'a donc pesé plus qu'autre chose.



Le retour est tout aussi plaisant que les préparatifs du départ. J’aime remettre les choses en place petit à petit.
Les vêtements sèchent sur la terrasse au soleil, sous le ciel bleu d’hiver de Marrakech.
Je n'ai pas envie de bouger pour un certain temps.
Une info pratique, ça m'a coûté 43,000 roupies pour 25 jours sur le terrain, donc environ 7,400 dirhams : 870C$ : 680€.
Sans compter l'arnaque de la soie, que je n'ai pas encore digérée.