lundi 30 décembre 2013

une autre aventure du petit sac orange…


… chez les Berbères du Souss, région des greniers : les agadirs…
J’éprouve un tel sentiment de liberté une fois sur la route… Le voyage c’est l’éloignement, la coupure des racines, des origines, du lien, de l’attachement. C'est la liberté d’être soi-même sans référence au passé.


De Agadir à Inezgane pour rejoindre Taroudant, ville fortifiée beaucoup moins guindée que Marrakech. Sans grand intérêt, sauf le souk dans la médina, qui ne se distingue pas vraiment des échoppes sur la rue…


Levée tôt, je prends un ness-ness sur la rue avant de chercher un transport. Rien pour Tafraout, il faut passer par Igherm en grands taxis, les vieilles Mercédès. Cette façon de voyager amplifie encore le sentiment de liberté, tout comme les jours où je pars de Sidi Moussa vers Marrakech, dans ces taxis collectifs…


La médina de Igherm ressemble étrangement à Cuzco ou même à Timbuktu. Ses petites rues de terre battue, tortueuses et en pente, ses constructions basses faites d’énormes pierres encastrées, parfois violacées.
Les femmes, Bédouines et Berbères, sur le pas de la porte, les hommes sur la place, au marché, aux cafés, aux abords des taxis…


Rencontre de l’écrivain public Aït Daoud, un fils de David, qui en était très fier. Discussion sur les origines des Berbères, Bédouins, Kabyles… ces nomades qui ont peuplé l’Afrique du Nord, des juifs, tribus chassées d’Égypte. Souleïman, le roi Salomon et la reine de Saba, celle qui a introduit les juifs en Éthiopie.
J’ai dormi dans un hôtel où il n’y avait que des hommes, attablée comme eux, le soir devant une harira bien chaude et le matin, bissara et thé.


Il fait froid ! Le transport pour la côte devient anarchique. On ne sait pas vraiment pas quand et comment on peut partir.
Mercredi, le souk amènera des gens vers cet arrière-pays, Inch’Allah ! Un camion part vers Tafraout à midi. Je continue de flâner un peu, internet, pain-fromage-miel et un dernier thé avant la route, qui n’en finit plus…


Les maisons à flan de montagnes et l’immensité des rochers… Un beau mélange de Chefchaouen et Er-Rachidia. Les oueds asséchés par le froid, les figues de Barbarie qui poussent hirsutes à flan de montagne, dans les rochers. On s’arrête partout, détour ici et là pour laisser et prendre des gens…


Tafraout, la belle au pied de l'Atlas, qui se pare de rose au coucher du soleil. Température idéale : 18° à 10h le matin. Des gens d'une simplicité et d'un calme appréciable. Ville qui s'anime autour des souks. Une culture touristique plus fine. Vieux intellos, vieux saints, vieux fous, souvent anarchistes, qui se sont exilés, de retour au pays à éduquer leurs congénères en partageant leur vécu.


Retour vers Agadir, en passant par Tiznit. On traverse le col du Kerdous. Wow ! et là… c’est l’Éthiopie. La tête dans les nuages…
Je continue jusqu’à Essaouira, où je dormirai pour reprendre la route en bus local vers Marrakech et la proximité du désert. Je terminerai le trajet en grand taxi… de Arset El Mash, vers Sidi Moussa.


Encore et toujours la même question, posée par Gauguin en 1897 : D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?



1 commentaire:

Nelly a dit…

Y'en a dans la tête de ce petit sac orange. Et dans ses pieds, ... s'il est un habituel compagnon de voyage.