samedi 26 novembre 2022

j'ai vu, mais j'ai surtout lu…

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En fait, ma petite escapade sur l'eau (c'est mon élément, je suis Poissons), a créé une pause dans ma vie de travail effrénée de la dernière année. J'ai donc décidé de mettre la pédale douce et de renouveler mon énergie. N'ayant pas trouvé à déménager, j'ai donc changé mon intérieur en renouvelant mon mobilier.

En plus de suivre un atelier d'écriture, je suis un cours : Ohterha' : l'art autochtone aujourd'hui, une collaboration de l'UQÀM et du MBAM. Génial !

Je vais commenter seulement ce que j'ai beaucoup aimé, car je sors beaucoup depuis la réouverture des salles, tant au cinéma qu'au théâtre et à la danse, mais je lis encore plus.

Donc, parlons un peu de Nelly Arcan et de la pièce « La fureur de ce que je pense », jouée par 7 comédiennes de grand talent. Chacune interprète une des facettes de la personnalité de cette femme dont la sensibilité n'a pas résisté à la cruauté sociale.

6 vitrines dans lesquelles ses paroles sont mises en scène. Le seul bémol, une 7e comédienne se promène d'une vitrine à l'autre ou à l'avant-plan, personnifiant sûrement la Nelly qui souffre. Ce personnage vient nous distraire des propos et de l'action qui se déroule ailleurs et parfois dans toutes les vitrines au même moment.

C'est un bel hommage à cette femme que le regard des autres a fragilisée…


Et, maintenant Jérôme Bosch : Le jardin des délices, de Marie Chouinard.

S'inspirant de différentes parties du triptyque, elle donne aux interprètes une liberté totalement déjantée. Un des tableaux en est presque anxiogène, tellement éclaté, qu'on se retrouve dans une troupe orgiaque qui nous transporte au Moyen-Âge, cette époque où on se demande si l'humain l'était vraiment. Ils ont parfois l'air de Bonobos ou de simples d'esprit en délire. Les objets leur servent, tantôt de jouets sexuels, tantôt d'armes, envers eux-mêmes ou tournés vers les autres. Des sons, des grognements, des hurlements, un grand cirque humain…


L'œuvre de Marie Chouinard que je préfère entre toutes, est Prélude à l'après-midi d'un faune, qu'elle interprétait dans les années 80. Il me semble que c'était à l'Outremont.
D'ailleurs, le casque et la trompe (un micro qui projetait sa respiration) utilisés à l'origine du spectacle, est repris par un des personnages du Jardin des délices. On ne sait pas si cela représente un long pénis ou un cordon ombilical…
J'aurais préféré qu'on ne projette pas simultanément sur des écrans latéraux les parties du tableau dont s'inspirait chacune des parties. Cela nuisait à notre propre imaginaire.