lundi 28 mars 2022

Place au théâtre…

Je les place par ordre de préférence : ex-æquo pour les 2 premiers…

Marguerite : le feuÉmilie Monnet


Espace GO . Photo : Jean-François Sauvé


En 1740 a lieu le procès de Marguerite Duplessis, jeune femme autochtone, mise en esclavage, elle tente de faire reconnaître son droit à la liberté.

C'est un spectacle porté par 3 femmes qui représentent bien la mixité culturelle du Québec et tout autant celles qui doivent se défendre de ne pas avoir la peau blanche.

La longue liste des noms de politiciens, répétés en litanie, eux, souvent responsables de ces méfaits, crée une montée dramatique fulgurante.

La charge émotive des derniers tableaux est un coup qui porte droit au cœur.

Spectacle fort et d'une grande pertinence.

Bravo aux comédiennes !



Théâtre d'Aujourd'hui . Capture d'écran

Ce documentaire scénique est un petit bijou, très rassembleur et un baume après ce temps d’austérité que nous venons de vivre. Le ton est aussi joyeux que la musique d’Émile, en plus de mettre en scène, très habilement, des intervenant.es qui pourraient être nos voisins.

Une belle transcription d'un art vivant qui est en train de disparaître de la scène culturelle québécoise. Un héritage que font revivre ces danseurs à travers la gigue, cette danse rapide, d'origine irlandaise (jig).

Je ne suis pas très folklorique, mais il faut admettre que la mise en scène, très actuelle, est d'une grande qualité artistique. Les témoignages ont été enregistrés, ce qui permet aux 8 personnes de se raconter, non pas par les mots, mais à travers des projections. Et nous montrent, par les gestes, ce qu'ils font en parallèle à la danse.

La finale, qui réunit près d'une vingtaine de personnes giguant à l'unisson, est  touchante au point où mon voisin a éclaté en sanglots. Et, une longue ovation debout est venue remercier ces gens de transmettre une tradition qui était en train de se perdre…

Ça m'a ramenée chez la tante Évangéline et l'oncle Albert, jouant du violon, les samedis soirs, à St-Bruno de Kamouraska. On avait vidée la cuisine de ses meubles, pour pouvoir danser les « sets callés », qu'on nomme « swing » dans les Pas perdus.

Violence . Marie Brassard

Usine C . Capture d'écran

C'est un spectacle très intéressant, mais pour lequel j'ai bien des réserves.

Il faut dire qu’elle est encore sous l'influence de Robert Lepage, avec qui elle a longtemps travaillé. Elle lui ressemble d’ailleurs sur scène. J’aurais bien aimé voir son hommage à Nelly Arcan…

Le choix des différents tableaux me semble un peu confus. L’origine de ce spectacle est la catastrophe de Fukushima. L’intégration des Japonaises qui dansent en arrière-plan est donc pertinente, mais les petits films sur l’écran en avant-plan me laissent perplexes, incompréhensibles dans le contexte.

La petite caverne ou l'abri où elle se raconte, lui fait prendre une position de victime plutôt que d'occidentale privilégiée, comme nous le sommes tous. Il aurait été plus pertinent de rester au-dessus, comme le regard qu’elle porte sur les situations qu'elle décrit. Sa grande sensibilisation à la violence n’en fait pas une victime.

Elle y fait un parallèle avec Marioupol et maintes situations d'agressions ailleurs dans le monde, mais Fukushima était une catastrophe naturelle, mais du terrorisme… Elle nous raconte qu’à une époque, nous nous y retrouvions pour créer, faire de la musique et fumer, bien sûr ! Ce qui n’avait rien d’un abri, nous n’avons vécu aucune répression. Les revendications du Refus global ont été portées par d’autres avant nous. La route nous menant à la liberté était déjà toute tracée. Et, nous utilisons encore notre métro comme un accès au transport en commun et non comme un abri nucléaire, en espérant que ce ne soit jamais le cas (…).

Autant la musique et les sons produits soutiennent admirablement les images, autant la présence de son musicien et de ses solos, surtout de la batterie (assez court, heureusement !), n’était pas nécessaire. Elle s'est même mise au chant…

Elle semble en train de prendre un tournant… mais de vouloir trop en mettre peut nuire à la pertinence et à la qualité de la production.

samedi 12 mars 2022

de retour au cinéma…

Inkarri . le retour de l'Inka / carnet illustré . 40 pages . 8 x 10 pouces

J'ai été très prise, toujours par le journal, par un cours au Centre culturel Georges-Vanier et surtout par ce carnet, qui me hantait depuis 30 ans, presque jour pour jour. Abandonné à maintes reprises pour diverses raisons, les départs, les menaces d'appropriation culturelle… J'avais donc entrepris, au début de la pandémie, la recherche sur un autre sujet, plus fantastique et universel, et dont l'idée m'était venue lors du dernier séjour sur l'Île du Soleil, en 2018.

Prête à en faire la synthèse et me mettre à l'écriture, j'étais toujours envahie par cette histoire inspirée de la culture du lac Titikaka, impossible de passer à autre chose. J'ai donc décidé d'y mettre un terme et quel plaisir j'ai eu à illustrer ce conte, dont le texte a été revu, encore une fois…

Il est possible de se procurer ce conte illustré : morinarte.com/inkarri

Bande-annonce . YouTube

On passe maintenant en mode endémique et on reprend nos bonnes habitudes. J'ai des billets pour 3 pièces de théâtre, une expo et je suis évidemment retournée au cinéma. Je suis donc allée voir Batman et je crois que c'est le plus violent de tous ceux que j'ai vus.

J'y allais beaucoup pour Robert Pattinson, que j'ai découvert récemment dans Tenet, avec le talentueux Joseph David Washington, fils de…, pour Zoë Kravitz, fille de…, et Colin Farrell, méconnaissable en Pingouin. Jeffrey Wright (Basquiat) est aussi de la distribution, dans la peau de l'enquêteur-complice de la Chauve-souris, qui nous surprend constamment avec ses armes et outils faisant corps avec son costume indestructible.

Je me découvre un faible pour ces héros-vengeurs, surtout pour ce philanthrope timide. Mais il faut dire qu'à part les scènes de pétarades et de poursuites, c'est du bon cinéma. La psychologie des personnages est bien exploitée et avec de si grandes pointures, c'est de l'interprétation de haut niveau. La caméra est impeccable !

Je verrai dorénavant tout ce que fait Robert Pattinson